Dashiell Hedayat - Obsolete
Mantra  (1971)
Progressive Rock, Psychedelic Rock

Dans la collection
#137

0*
CD    4 tracks  (37:52) 
   01   Chrysler (With Gong)             06:40
   02   Fille De l'Ombre (With Gong)             02:18
   03   Long Song For Zelda (With Gong)             07:45
   04   Cielo Drive (With Gong)             21:09
Détails
Date de sortie originale 1971
Emballage Jewel Case
Audio Stereo
User Defined
Reference No H-00004
Notes
Dashiell Hedayat — Obsolete
Shandar (1971)

Sous sa superbe pochette rose gaufrée, peu de disques intriguaient alors autant que celui-ci, qui évoquait à l'écoute un croisement entre La Machine molle de Burroughs et À rebours de Huysmans. Le nom du signataire — inspiré par un auteur de polars américain et un poète perse suicidaire — constituait déjà une invitation au voyage. Peu de temps avant la réalisation d'Obsolete, sous le patro­nyme de Melmoth cette fois (du nom d'un personnage de Mathu­rin), Dashiell Hedayat avait enregistré La Devanture des ivresses, un disque dépravé s'étant taillé un succès d'estime dans les milieux branchés. Moins sombre, celui-là fonctionnait par associations libres influencées par le cut-up (une méthode littéraire mise au point par William Burroughs et Brion Gysin), ce qui en faisait une sorte d'équivalent musical de Rose poussière de Jean-Jacques Schuhl. On y retrouvait la même obsession des paradis artificiels que chez les poètes électriques Michel Bulteau et Matthieu Messagier, des ambiances sonores proches de Soft Machine habillant un flow (presque toujours) parlé dont la voix agissait comme une caresse. Dans cet univers fantasmatique volontairement et subtilement désuet, Dashiell Hedayat semblait littéralement jouir de sa déca­dence en se perdant dans les méandres oniriques d'un rêve para­noïaque et drogué. Il y évoquait le speed, l'héroïne — horse power —, les reflets dans les caniveaux, une Chrysler rose défoncée — « on est tous défoncés » —, le sexe à n'en plus finir — « entre ses seins et ses cuisses je sombre » — et un drôle de trip — « les chats dans l'escalier ». En toute logique, Chrysler rose (soutenu comme les autres morceaux par Gong au grand complet emmené par Daevid Allen) allait devenir un hit underground depuis régulière-ment repris dans les anthologies dignes de ce nom consacrées aux seventies françaises. Par contre, Dashiell Hedayat n'enregistrerait plus. Après avoir traduit Tarantula de Bob Dylan, il se consacre-rait entièrement à la littérature, d'abord en écrivant des textes expérimentaux sous le même nom, puis des romans à succès sous le pseudonyme Jack-Alain Léger, et enfin des livres controversés comme Ali le Magnifique ou Tartuffe fait ramadan sous l'identité
de Paul Smail.
Également conseillés:
Melmoth, Gong, Daevid Allen, Soft Machine, Tanger, Bertrand
Burgalat